Glim
Debout au bord d’un marécage, dans la semi-pénombre,
À l’eau claire d’ un miroir reflétant les astres du ciel sombre.
Tandis que j’avançais le bras pour le s ramasser,
Ma pauvre main, du vide n’ a fait que brasser.
Embourbé de tous mes membres, je me suis retrouvé à terre.
J’avais beau chercher , je n’obtenais jamais que misère.
Mais à chercher, encore et encore, je continuais,
Sans plus savoir, au bout du compte, ce que je poursuivais.
Si seulement le vent en moi avait soufflé,
Par lui, je me serais laissé emporter.
Mais dans un coeur même par lui délaissé,
J’ai été rejeté sur le bas côté, et j’y suis demeuré
La toile comme une nature sauvage en deux tons,
J’ai beau la fixer, je n’en vois pas l’horizon.
Dans mes bras désespérés,
Je serre un bouquet de fleurs fanées.
L’espoir s’est éteint dans ce monde intenable,
Seul le temps passe, implacable.
Sur la toile sombre comme la surface de l’eau,
La chaleur de la vie ne réside que dans le s mouvements du pinceau.
Il n’y a pas d’issue à cette obscurité,
Mais je veux voir l’étoile de l’aube briller.
Car cette lueur précaire
Elle est mon seul repère.